Market Spotlight: La flambée du dollar fait de l'Europe une cible plus attractive

Le dollar s'est nettement renforcé au cours des derniers mois. Selon l'indice du dollar américain de la Réserve fédérale, qui suit la devise par rapport à six autres, dont l'euro, le billet vert est en hausse d'environ 17 % depuis le début de l'année.

Reflétant les conditions économiques en Europe qui se détériorent avec la crise en Ukraine, l'euro est tombé sous la parité avec le dollar en juillet – franchissant une barrière psychologique notoire pour le marché des changes – pour la première fois depuis 2002. La Livre Sterling fut également mise à l'épreuve.

Pour les organisations internationales ayant des dettes libellées en dollars, cela signifie que les conditions ont considérablement augmenté au cours de cette année. Mais pour les consommateurs américains, un dollar plus fort entraînera une baisse des prix des biens importés. Et pour les organisations américaines qui envisagent une expansion à l'étranger, le privilège exorbitant que leur confère leur devise les place dans une position plutôt enviable pour les fusions et acquisitions.

La chasse aux bonnes affaires

Grâce à cette augmentation du pouvoir d'achat, qui semble peu susceptible de se dissiper tant que la Réserve fédérale maintient sa politique monétaire de lutte contre l'inflation et son taux directeur élevé, les fusions et acquisitions transfrontalières vers l'Europe impliquant des bidders américains pourraient augmenter.

Même dans un contexte d'inquiétude macroéconomique plus large et avec un marché des fusions et acquisitions moins dynamique, c'est le moment pour les acquéreurs américains de partir à la chasse aux bonnes affaires en Europe. Même les cibles de très haute qualité en Europe et au Royaume-Uni ont bien souvent des valorisations moins enivrantes que leurs équivalents américains, et la force du dollar devrait rendre ces opportunités d'autant plus attractives.

Booster les enchères

Ces fluctuations de devises ne se traduiront pas instantanément par une augmentation des volumes de transactions transfrontalières. D'autres éléments doivent être pris en compte par les dirigeants dans leurs équations de transactions transfrontalières, notamment la guerre en Ukraine et la volatilité politique au Royaume-Uni. Mais les prévisions sont plutôt belles.

Au cours des six premiers mois de cette année, 612 entreprises d'Europe de l'ouest ont été ciblées par des bidders américains, non loin derrière les 658 transactions annoncées au premier semestre 2021. Les bidders américains  pourraient laisser une brèche tout aussi importante sur le marché européen des transactions en cette fin d'année et début d'année prochaine.