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Une nouvelle vague de transactions M&A en vue sur le marché français ?

21 mars 2024 | Couverture Médiatique

Jerome Pottier, Head of Western Europe chez Datasite, parle des perspectives M&A de 2024 dans le magazine Finance & Gestion

En 2023, après les pics frénétiques de 2021 et les turbulences de 2022, les fusions et acquisitions (M&A) ne sont pas encore revenues à leur niveau d’avant crise. Face à des coûts de financement plus élevés, à l’allongement des délais et à une incertitude persistante, le ralentissement de l’activité s’est poursuivi.

Les directions financières jouent un rôle central dans la conduite et la concrétisation des transactions M&A, en veillant au maintien de la croissance et de la rentabilité de leur entreprise.

L’année 2023 a rebattu les cartes du financement des transactions rendant difficile l’alignement des intérêts des acheteurs et des vendeurs et la nécessaire création de valeur.

Néanmoins, des signes de dynamisme apparaissent dans plusieurs secteurs et régions, notamment en France, ce qui laisse présager un début d’année 2024 plus favorable. Sur Datasite, plateforme qui facilite environ 14 000 nouvelles transactions par an, les nouvelles transactions ont augmenté de 14% au 4e trimestre 2023, au niveau mondial, par rapport au 4e trimestre de 2022. S’agissant de transactions qui n’ont pas encore été annoncées, ce chiffre donne donc une bonne indication de l’activité potentielle pour les six à neuf mois à venir.

Rétrospective 2023

À l’instar des États-Unis, au premier trimestre 2023, les fusions-acquisitions en Europe ont subi une véritable plongée. La France s’est néanmoins distinguée avec davantage de résilience que le marché européen dans son ensemble et les marchés voisins. En Europe, le marché des fusions-acquisitions a reculé, par rapport au trimestre précèdent, de 15% en volume et de 35% en valeur. En France, l’activité M&A n’a baissé que de 8% (passant de 441 transactions au quatrième trimestre 2022 à 404 au quatrième trimestre 2023). Les secteurs pharmaceutique, médical et de la biotechnologie (PMB) ont occupé le devant de la scène en générant 7,7 milliards d’euros grâce à 29 transactions, dont deux des plus importantes transactions du 1er trimestre en Europe. En outre, avec 95 transactions dans le secteur des technologies, des médias et des télécommunications (TMT), 71 dans celui des services aux entreprises et 65 dans le secteur industriel et chimique au cours du 1er trimestre 2023, la France a affiché une très grande diversité sectorielle en ce début d’année.

Si toutefois, en France, la tendance s’est maintenue au 1er semestre 2023, le troisième trimestre a été marqué par un ralentissement substantiel de l’activité M&A. Le nombre de transactions a chuté de 38%, par rapport au trimestre précédent, pour atteindre 278 transactions, soit un recul supérieur aux 33% enregistrés à la même époque en Europe. Les valeurs en France ont cependant mieux résisté qu’en Europe, avec une baisse de 9% au troisième trimestre, contre 26% pour la région dans son ensemble. Ce chiffre pourrait être le résultat d’une activité accrue dans le secteur de la consommation en France, où les cessions ont augmenté de 240 % en glissement trimestriel pour atteindre 5,8 milliards d’euros. Cette brusque hausse est principalement due au sauvetage, pour un montant de 4,4 milliards d’euros, du groupe Casino Guichard-Perrachon par Fimalac (Financière Marc de Lacharrière). Parmi les autres secteurs notables en termes de valeur de transactions, figure également le secteur industriel et chimique, les TMT, les PMB et l’énergie.

La France n’a pas été le seul pays à connaître une activité M&A en dents de scie. Partout dans le monde, les experts M&A ont fait preuve de prudence, en étant plus sélectifs et en privilégiant la qualité et non la quantité. Cette tendance se reflète sur la plateforme Datasite au niveau du taux de réalisation des transactions en 2023. Ce taux est passé de 49% à 45%, les transactions étant soumises à des processus de due diligence plus longs et plus approfondis. Cette tendance devrait se poursuivre en 2024.

Perspectives pour 2024

Une inflation plus faible que prévu dans les principales économies de la Zone euro incite à penser que la Banque Centrale Européenne (BCE) pourrait procéder à des baisses des taux d’intérêt dans le courant de l’année.

Ces baisses, si elles ont lieu, seront déterminantes pour les sociétés de capital-investissement et de capital-risque. Elles leur permettront de surmonter les coûts de financement les plus élevés de ces dernières décennies. Ces sociétés ont en effet accumulé un montant record de 348 milliards d’euros de liquidités. Le durcissement des conditions de financement a posé problème pour les LBO de grande envergure, mais un changement potentiel de la politique monétaire de la BCE pourrait relancer de tels projets. Bien qu’ils se concentrent sur leur portefeuille, les fonds d’investissement disposent d’un capital substantiel et non exploité, susceptible de soutenir le dynamisme du mid-market en 2024.

L‘activité M&A montre que la plupart des entreprises françaises mises en vente entre juillet 2023 et novembre 2023 font partie du secteur des TMT, des services aux entreprises et des services financiers, ce qui laisse présager une augmentation potentielle de l’activité cette année dans ces différents secteurs. Toutefois, à l’instar des États-Unis, l’Europe s’oriente vers une application plus rigoureuse de la législation antitrust. Les autorités chargées du contrôle des fusions exercent même leur compétence sur des transactions qui se situent en deçà des seuils de notification traditionnels. L’innovation, la concurrence dynamique, les préoccupations liées aux fusions verticales et la sécurité nationale sont autant de domaines d’intérêt qui, associés à l’allongement des phases de due diligence, pourraient avoir un impact sur les M&A.

L’intérêt accru pour l’IA devrait continuer à toucher le secteur des TMT. Selon une récente enquête de Datasite, 53% des experts M&A français estiment que le principal intérêt de l’IA, dans le cadre de leur activité, réside dans les gains de productivité apportés par les avancées technologiques. Son potentiel pourrait selon eux accélérer les transactions de 50%. L’IA pourrait notamment rationaliser les processus de transactions, assurer l’analyse des données et automatiser certaines tâches. Beaucoup de ces experts sont cependant préoccupés par la sécurité des données et la protection de la vie privée.

En ce qui concerne le futur, les marchés M&A en France et en Europe semblent prêts pour la reprise. 2024 s’annonce comme une bonne année, avec des secteurs appelés à prospérer. L’année 2025 pourrait être encore plus performante, une fois franchies les premières étapes de la reprise sur le marché des cessions. Les acquéreurs ont en outre d’importantes liquidités à déployer. Parmi les cibles intéressantes, ils recherchent principalement les valorisations modérées. Pour tirer parti de ces conditions, et afin d’être prêt à négocier, il est vital de se préparer. Les experts M&A les plus susceptibles de réussir leurs transactions prennent des risques calculés, accordent davantage de temps à la préparation et exigent plus de précision des processus de due diligence. Êtes-vous prêt à accueillir cette nouvelle vague de transactions ?

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