Market Spotlight: La relance des dépenses publiques, une aubaine pour les fusions et acquisitions dans le secteur de la défense en Europe

Pendant plusieurs années, de nombreux États européens membres de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) ont été critiqués par les États-Unis pour ne pas avoir consacré 2 % de leur rendement économique annuel aux dépenses de défense, comme l'exige l'alliance militaire.

Seuls quatre pays de l'Union européenne (UE) également membres de l'OTAN ont atteint ce seuil en 2020, selon Statista, les experts de la donnée : la Roumanie (2,3 %), l'Estonie (2,4 %), la Lettonie (2,5 %) et la Grèce (2,6 %) . L'investissement moyen en UE, comptant 27 membres, dont 21 font partie de l'OTAN, n'est que de 1,2 %. La puissance financière allemande consacre seulement 1 % des dépenses en défense.

La pression à la dépense

Les faits sur le terrain ont changé au premier trimestre lorsque la Russie a lancé son invasion de l'Ukraine, un pays qui aspire à rejoindre à la fois l'UE et l'OTAN. Et bien que les conflits soient mauvais pour la plupart des pans de l'économie, les entreprises privées du secteur de la défense pourraient voir une aubaine : avec le risque d'une seconde guerre froide qui se prépare, les dépenses militaires publiques européennes devraient exploser.

Il y a déjà des signes indiquant que la pression des Etats Unis a accéléré les dépenses de défense en Europe ces dernières années. Bien que les chiffres globaux des fusions et acquisitions dans les secteurs de la défense et de l'aérospatiale sont inconstants - les deux industries étant relativement petites par rapport aux piliers de la négociation tels que les services financiers et les TMT - 2021 fut une année faste.

Selon les chiffres de Mergermarket, 52 accords ont été annoncés l'année dernière dans les secteurs européens de la défense et de l'aérospatiale, dépassant le précédent record enregistré en 2019 (50). La valeur totale des 52 transactions de l'année dernière, avec un peu moins de 27 milliards d'euros, a plus que doublé le dernier record enregistré en 2017, qui était de 11,7 milliards d'euros.

Dépenses publiques et privées

Après des années de coupes budgétaires, l'augmentation des dépenses publiques de défense alimentera invariablement le secteur privé. Les préoccupations de sécurité nationale compliquent les fusions et acquisitions transfrontalières dans le secteur de la défense, même entre alliés de longue date – les acheteurs américains apprécient l'apparence des actifs européens relativement bon marché. Au final, la diplomatie, on l'espère, l'emportera.